Il s’est glissé depuis longtemps un préjugé dans l’Eglise latine, qu’il n’est pas permis de dire la messe sans testicules, et qu’il faut au moins les avoir dans sa poche. Cette ancienne idée était fondée sur le Concile de Nicée, qui défend qu’on ordonne ceux qui se sont fait mutiler eux-mêmes.
L’exemple d’Origène et de quelques enthousiastes attira cette défense. Elle fut confirmée au second concile d’Arles.
L’Eglise grecque n’exclut jamais de l’autel ceux à qui on avait fait l’opération d’Origène sans leur consentement.
Les patriarches de Constantinople, Nicétas, Ignace, Photius, Methodius, étaient eunuques. Aujourd’hui ce point de discipline a semblé demeurer indécis dans l’Eglise latine. Cependant l’opinion la plus commune est que si un eunuque reconnu se présentait pour être ordonné prêtre, il aurait besoin d’une dispense.
Le bannissement des eunuques du service des autels paraît contraire à l’esprit même de pureté et de chasteté que ce service exige. Il semble surtout que des eunuques qui confesseraient de beaux garçons et de belles filles seraient moins exposés aux tentations ; mais d’autres raisons de convenance et de bienséance ont déterminé ceux qui ont fait les lois.